Un an jour pour jour après avoir recommandé de mettre fin à la gratuité du système de santé, le père de l'assurance maladie au Québec, Claude Castonguay, fait volte-face.
Il y a un an, l'ancien ministre libéral de la Santé remettait un rapport au gouvernement de Jean Charest, dans lequel il préconisait une plus grande ouverture au privé dans le domaine de la santé. Il suggérait notamment d'aller chercher de 0,5 % à 1 % de la TVQ pour augmenter les ressources du réseau de la santé. Il recommandait également d'imposer une franchise aux usagers.
Le ministre de la Santé de l'époque, Philippe Couillard, s'était toutefois empressé de rejeter ces recommandations, à la surprise de l'auteur du rapport.
Un an plus tard, Claude Castonguay change son fusil d'épaule. Selon lui, la situation économique actuelle ne s'y prête plus: « Je pense que le contexte n'est pas très bon pour introduire une mesure nouvelle de la nature de celles que nous recommandions dans notre rapport ».
M. Castonguay n'est toutefois pas en faveur du gel de l'ensemble des tarifs, comme le propose le Parti québécois. « Un gel total des tarifs serait contre-indiqué. Il y a des types de tarifs qui doivent connaître une évolution régulière, je crois. Il y a des mécanismes pour apporter ces changements de la façon la plus correcte possible ».
À son avis, les tarifs de l'assurance automobile, de l'électricité, de l'assurance médicament ou du transport en ambulance pourraient être revus à la hausse. « La grande partie des travailleurs vont conserver leur emploi et ils pourront faire face aux augmentations, parce que la récession freine, pour l'instant, l'inflation », estime-t-il.
Surprise au PQ
Le changement de cap de Claude Castonguay surprend le PQ. « Quelle crédibilité il aura, M. Castonguay, quand dans un an il dira: "je reviens à mon rapport, l'économie s'est replacée, je veux mettre fin à la gratuité"? Moi, je pense qu'il vient de s'autotabletter », estime le porte-parole de l'opposition officielle en santé, Bernard Drainville.
Ce revirement est aussi, par la bande, une rebuffade pour l'Action démocratique du Québec, qui a toujours encensé le rapport Castonguay.
Claude Castonguay a fait ces déclarations alors qu'il présentait son rapport sur l'implantation de l'Institut national d'excellence en santé et services sociaux. Cet Institut, né de la fusion du Conseil du médicament et de l'Agence d'évaluation des technologies et des modes d'intervention en santé, veillera au maintien du niveau des soins de santé au Québec.
Radio-Canada.ca avec Presse canadiennComme si on avait besoin de ça!
J'aimerais bien qu'on lui demande quelles autres solutions il envisage?... a moins qu'il ne reconnaisse plus l'urgence du problème aussi
La pénurie d'infirmières touche le quotidien des patients du CHRTR
Ça fait longtemps qu'on parle de pénurie d'infirmières à l'hôpital de Trois-Rivières. Mais là, ça commence vraiment à avoir des conséquences directes sur les patients. C'est le cas de Jean-René Morin qui suit des traitements d'hémodialyse plusieurs fois par semaine. Dans une plainte adressée à la direction, il dénonce d'avoir à faire les frais de ce manque de personnel.
Les infirmières n'ont pas voulu s'adresser à la caméra par peur de représailles. Et le CHRTR n'a pas voulu commenter la situation. Du côté du syndicat, on nous indique qu'il y a eu une rencontre avec la direction la semaine dernière, pour trouver des solutions possibles. (Camille Simard)
Quand c'est rendu a un tel point que c'est les patients et le personnel qui se plaint ... ça doit cesser d'empirer !