29 décembre 2006

pour des dents en santé ça passe par l'eau !

La Coalition de Montréal pour des dents en santé salue l’initiative de la Cité de Dorval

La Coalition de Montréal pour des dents en santé est très heureuse de l’annonce faite concernant la reprise de la fluoration de l’eau de consommation dans la Cité de Dorval.
«La reprise de la fluoration à Dorval est une excellente nouvelle, et je salue l’initiative du maire Edgar Rouleau et du député de Marquette, François Ouimet. Voilà une ville responsable, mais malheureusement on ne peut en dire autant de la Ville de Montréal», a affirmé d’emblée la présidente de la Coalition, Dre Stéphane Schwartz, également directrice de la clinique dentaire de l’Hôpital de Montréal pour enfants. Le 28 juin dernier, la Coalition de Montréal pour des dents en santé rendait publiques les plus récentes statistiques de carie pour le territoire de la Cité de Dorval. On constatait alors que la prévalence de carie grave chez les enfants de la maternelle a doublé entre 2003 et 2006 sur le territoire de cette ville où la fluoration a été suspendue depuis 2003 pour une mise à niveau de ses équipements, et le nombre de caries non traitées a presque quintuplé.

Ces données étaient rendues publiques le 20 juin 2006. En juin dernier le Directeur de santé publique de Montréal, le docteur Richard Lessard, recommandait formellement au maire de Montréal de fluorer l’eau dans les meilleurs délais. Comme en fait foi cet extrait de la lettre: «[…] dans le cadre de mes fonctions définies par la Loi de santé publique qui me commandent d’identifier les situations susceptibles de mettre en danger l’ensemble de la population, ou certains groupes en particulier, et de soutenir la mise en œuvre de mesures correctrices […] Suite aux précisions mises de l’avant dans cette présente lettre, je n’ai aucune hésitation à recommander formellement à l’administration municipale que vous dirigez de procéder dans les meilleurs délais à l’instauration d’un programme communautaire de fluoration de l’eau potable sur le territoire de la ville de Montréal». Depuis, la Ville de Montréal fait la sourde oreille et se terre dans un immobilisme politique qui laisse entendre qu’il existe deux classe de citoyens sur l’île de Montréal : les citoyens qui ont droit à une eau qui prévient la carie et les autres. La présidente de la Coalition de Montréal pour des dents en santé s’adressait en ces termes au maire Gérald Tremblay: «Faut-il vous rappeler, Monsieur le maire, que la carie est entre autre due à une bactérie, le streptoccocus mutans qui est transmissible de personne à personne et qui ensuite habite et se multiplie dans la bouche des individus. Je vous demanderai également de lire l’article 106 de la Loi sur la santé publique, qui prévoit qu’en cas de « [...] menace réelle à la santé de la population [...] le Directeur de santé publique peut [...] ordonner toute autre mesure qu'il estime nécessaire pour empêcher que ne s'aggrave une menace à la santé de la population, en diminuer les effets ou l'éliminer». Or, il y a six mois que le Directeur de santé publique de Montréal vous a recommandé formellement de fluorer l’eau et toujours vous ne faites rien. Pendant ce temps, la crise de carie chez nos enfants s’aggrave de jours en jours. Je vous demande de mettre fin à votre silence et vous exhorte à expliquer publiquement les raisons qui vous poussent à ne pas vous plier à la recommandation formelle du Directeur de santé publique ». La Coalition de Montréal pour des dents en santé est une initiative de l’Hôpital de Montréal pour enfants, compte 1000 membres individuels, a comme objectif la fluoration de l’eau de consommation de Montréal, et est appuyée par plusieurs organisations de taille, dont le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, l’Association des pédiatres du Québec, l’Ordre des dentistes du Québec, l’Ordre des hygiénistes dentaires du Québec, le Collège des médecins du Québec, l’Ordre des pharmaciens du Québec, l’Organisation mondiale de la santé, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, la Coalition des médecins pour la justice sociale, pour n’en nommer que quelques-unes.

Couillard se defend d'avoir detourné des fonds du fédéral

Le ministre québécois de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard, a rejeté vendredi les conclusions d'une étude de l'opposition officielle selon lesquelles le gouvernement de Jean Charest a détourné quelque 152 millions de dollars de fonds fédéraux destinés à la santé.
M. Couillard a donné l'assurance que tout l'argent transféré du fédéral avait été placé en santé. Il a affirmé que Québec avait même devancé l'échéance pour certaines dépenses dans ce secteur.
Le ministre a rappelé que la vaste majorité des sommes investies en santé provenaient du Trésor québécois. Philippe Couillard soutient que le financement du réseau québécois de la santé n'a jamais été aussi régulier et prévisible. Il accuse les précédents gouvernements péquistes d'avoir sous-investi en santé pendant plusieurs années.
Comptabilité créative?
Selon l'étude statistique des péquistes citée par le quotidien Le Devoir, le gouvernement Charest, qui s'était engagé en 2003 à faire de la santé sa grande priorité, a détourné quelque 152 millions de dollars de fonds fédéraux destinés à la santé pour les attribuer à d'autres postes.
Ainsi, grâce à de complexes artifices comptables, le gouvernement Charest a été en mesure, depuis son élection, de maintenir une croissance annuelle d'un peu plus de 5 % des crédits à la santé, et ce, sans puiser dans leurs revenus autonomes.
Une augmentation annuelle de 5 % des fonds à la santé ne permet que de couvrir l'augmentation structurelle des coûts, garantissant tout juste le maintien des soins à leur niveau actuel. Pour véritablement améliorer les services, réduire les listes d'attente et désengorger les salles d'urgence, d'autres investissements sont nécessaires.
Et en 2006-2007, Le Devoir constate que si l'on fait abstraction de l'équité salariale, le budget de la santé ne devrait augmenter que de 4,1 %, soit 1 % de moins que le minimum requis pour éviter l'effritement des services actuels.
En fait, la plateforme électorale du gouvernement Charest prévoyait, en 2003, que Québec allait puiser à même ses fonds autonomes et compléter le financement en attribuant à la santé tous les transferts fédéraux.
L'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS) note d'ailleurs que c'est au Québec que les investissements en santé, malgré la promesse libérale de prioriser ce secteur, sont les moins élevés au pays.
Si le gouvernement Charest a augmenté en moyenne ses budgets en santé de 5,3 % depuis 2003, l'Ontario les a accrus de 8,1 %. La moyenne canadienne s'établit à 6,8 % et, sans grande surprise, c'est encore une fois le Québec qui ferme la marche, sans être nécessairement la province canadienne la plus pauvre.

Sans-abri et nos gouvernement!

J'ai l'habitude de vous parler de santé.... mais quand je lis un article comme celui-ci je ne peux faire autrement que de me demander comment on peux ne pas vouloir entendre et fermer les yeux sur un probleme qui touche 30 000 personnes !


Itinérance : un débat d’urgence s’impose
Martin Lemay
Député de Sainte-Marie-Saint-JacquesPorte-parole de l’Opposition (habitation)
Le 13 décembre dernier, les députés libéraux membres de la Commission des Affaires sociales ont rejeté en bloc l’idée de tenir une commission parlementaire sur l’itinérance formulée par le Parti québécois et appuyée par 140 organismes communautaires impliqués auprès des sans-abri ainsi que par le chanteur Dan Bigras. Les députés libéraux ont choisi de se fermer les yeux face à cette problématique, exactement comme le ministre de la Santé, Philippe Couillard, qui, interpellé à l’Assemblée nationale, ne semblait pas sourire à l’idée d’une telle commission.Pourtant, au cours des dernières années, le phénomène de l’itinérance a pris de l’ampleur au Québec. Comme citoyens et élus, nous constatons que cette réalité ne touche plus uniquement les grandes villes comme Montréal, elle s’étend maintenant dans les quartiers périphériques, les villes de taille moyenne et les régions. Le visage de l’itinérance change. Les jeunes itinérants sont de plus en plus jeunes, le nombre de femmes sans-abri augmente de même que le nombre de personnes âgées vivant de l’itinérance s’accroît. Le passage à la rue est le fruit de problèmes de santé, sociaux ou encore liés à une condition socioéconomique très difficile.

Une situation qui se dégrade

La dernière étude de Santé Québec (1998) évaluait que plus de 28 000 personnes utilisaient des refuges de nuit, des centres de jour et des soupes populaires à Montréal et plus de 11 000 personnes à Québec. Ces chiffres ne sont pas récents, mais les groupes communautaires oeuvrant auprès des itinérants, que nous avons rencontrés récemment, nous indiquent que la situation ne s’est guère améliorée, pire, elle s’est dégradée.Le coût social et humain de l’itinérance est important pour le Québec, que ce soit sur le plan judiciaire, les services reliés à la toxicomanie et l’hébergement. Une étude récente réalisée par la Maison Lauberivière à Québec révèle d’ailleurs que le coût d’un itinérant à la rue est deux fois plus élevé pour les services publics que celui qui est stable dans un logement (24 000 $ par année comparativement à 12 000 $).

Dans un tel contexte, il est urgent d’engager un débat public sur la situation de l’itinérance. Tous les citoyens ont droit à l’espoir et à la dignité. C’est pour cette raison que le 2 novembre dernier nous avons réclamé à l’Assemblée nationale, en présence du Réseau Solidarité Itinérance du Québec, la tenue d’une commission parlementaire portant sur cette question. À ce jour, plus de 140 organismes oeuvrant auprès des itinérants sur tout le territoire québécois ont appuyé notre demande.Une commission parlementaireLe gouvernement libéral fait fausse route en refusant la tenue d’une commission parlementaire sur l’itinérance. Le ministre Couillard préfère s’en tenir à un cadre de référence sur les sans-abri, toujours promis et jamais livré. À l’évidence, le ministre l’a reporté aux calendes grecques. M. Couillard aurait intérêt à se rendre sur le terrain pour constater ce que vivent les 30 000 itinérants au Québec qui réclament un droit de parole. Il est urgent de faire le point sur la situation de l’itinérance et se doter par la suite d’un plan d’action gouvernemental cohérent et concerté pour appuyer ceux et celles qui oeuvrent auprès de ces personnes exclues. À quelques jours de Noël, les sans-abri méritent mieux que de se faire dire non par un gouvernement insensible à leur réalité. Ils ont eux aussi droit de parole dans notre Assemblée nationale.En 2002, l’Assemblée nationale du Québec adoptait à l’unanimité la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Lors de l’adoption de cette loi, le Québec se fixait comme objectif de se retrouver d’ici dix ans dans le peloton de tête des nations industrialisées comptant le moins de pauvreté. Force est de constater que nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre cet objectif. La ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Michelle Courchesne, rendait public récemment le bilan de la deuxième année du plan d’action gouvernemental en matière de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Or, dans ce document de près de 50 pages, deux paragraphes seulement sont consacrés à l’action gouvernementale en matière d’itinérance dont un touche le programme fédéral Initiatives de partenariat en action communautaire (IPAC).Pas une priorité gouvernementaleLa question de l’itinérance n’est clairement pas en tête de liste des priorités gouvernementales. Malheureusement, cette question est éparpillée dans plusieurs ministères sans plan d’ensemble cohérent permettant à l’État d’avoir une action efficace et concertée pour réduire de façon significative l’itinérance au Québec. Le moment est venu de tenir un débat non partisan sur la question de l’itinérance. Cet enjeu ne doit pas être une priorité uniquement à l’approche de la période des fêtes, mais à longueur d’année. Le gouvernement du Québec a donc un rôle essentiel à jouer et doit poser des gestes qui visent à éliminer les inégalités et à soutenir ces personnes les plus démunies de notre société. Comme élus, nous avons la responsabilité de nous mobiliser et de mobiliser les Québécois afin de trouver des solutions pour améliorer la qualité de vie des sans-abri et leur permettre, peu importe leur âge, de retrouver leur dignité.
http://www.cyberpresse.ca/article/20061228/CPSOLEIL/61222091/5287/CPOPINIONS